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  • Photo du rédacteurCleopatra 7

Le mystère de L’Heptastade d’Alexandrie, Égypte.



Un jour, comme à son habitude, Morgan nous a proposé des énigmes à propos de lieux importants pour les gardiens : 7 villes qui seraient à retrouver.


Une de ces énigmes était : «Il ne pouvait pas y aller alors il construisit un pont...et il gagna la grande bataille.»


Nous faisons l’hypothèse qu’elle faisait référence à la ville d’Alexandrie en Égypte.


Vous trouverez donc dans cet article de véritables éléments historiques rapportés par des scientifiques de diverses époques qui ont pu se corriger jusqu’aux études les plus récentes.


Cependant les éléments que nous avons choisi de rapporter son uniquement ceux qui pourraient présenter un lien avec des informations liées au monde des Gardiens du Secret, par exemple par la numérologie, et ne sont pas exhaustives.


De plus, cette mystérieuse phrase aurait tout aussi bien pu faire référence à une autre ville, puisqu’il ne s’agit ici que d’une supposition, si des lecteurs ou lectrices pensent à d’autres lieux, ils ou elles sont les bienvenues pour l’indiquer en commentaire !


Ceci étant dit, voilà des faits notoires qui rapprochent Alexandrie de la phrase de Morgan et qui nous permettent d’avancer cette hypothèse.


Le premier indice vient d’une partie de jeu de rôle durant laquelle nous avons été amenés à faire des recherches sur Alexandrie, où se trouve peut-être le tombeau des Ptolémées, nous sommes alors tombés sur l’heptastade, et notre maitre de jeu avait discrètement dit « ça ne mériterait pas un article ? » : le voici.


Reprenons la phrase originale : « Il ne pouvait pas y aller alors il construisit un pont...et il gagna la grande bataille. »


Le « pont » serait alors l’heptastade (composé du préfixe hepta 7 et de stade car sa longueur est de 7 stades = environ 1344m) qui est une chaussée érigée à Alexandrie en Égypte.


Il permettait à l’origine de relier le continent à l’île de Pharos (où se situait le phare d’Alexandrie, l’île ayant donné son nom au mot phare).


Il a ensuite servi d’aqueduc, puis ayant été ensablée, la chaussée s’est aujourd’hui transformée en isthme (bande qui relie deux étendues de terre), et la construction d’origine se trouve sous la ville.


Il a été construit au cours de la période hellénistique ptolémaïque.


C’est-à-dire la dynastie des Lagides (XXIIIème dynastie égyptienne) qui règnent de 323 à 30 avant JC en Égypte, descendants du macédonien Ptolémée, fils de Lagos.


Cette période a débuté à la mort d’Alexandre Le Grand (qui a donné son nom à la ville qu’il a fait construire) et a pris fin quand le règne de Cléopâtre VII s’est terminé, après la bataille d’Actium et la défaite des troupes égyptiennes de Cléopâtre VII et Marc-Antoine face au premier empereur romain Auguste.


Plus précisément on suppose qu’il a été bâti vers le début de cette période, soit durant les règnes de Ptolémée Ier ou de son successeur.


La principale source contemporaine de cette construction est le géographe et historien grec Strabon qui a vécu d’environ -60 avant JC à 20 (il aurait contribué à créer la liste des 7 merveilles du monde antique, dont le phare d’Alexandrie).


Ce sont de récentes recherches archéologiques qui ont permis de révéler le tracé exact de l’heptastade.


En effet le géophysicien archéologue Albert Hesse l’a découvert en seulement 3 jours grâce à une méthode employant des ondes électromagnétiques pour sonder les différentes couches de fondations du sol autour de l’isthme.


Il en résulte que l’heptastade débouchait directement sur un escalier de 100 marches menant au sanctuaire de Sarapis : le serapeum, une divinité du panthéon gréco-égyptien créée par Ptolémée Ier pour asseoir son pouvoir, représenté comme un barbu tenant un calathes et apparenté à Isis ou Harpocrate, ils constituent la 7eme triade divine, vénérée à Alexandrie.


Ainsi, d’après les informations précédentes cette infrastructure hellénistique peut bien être qualifiée de « pont » pour relier le continent à l’île de Pharos, mais deux informations restent alors manquantes : qui est - « il », le soi-disant constructeur de ce pont, et de quelle « grande bataille » dont il est sorti victorieux s’agit-il ?


Comme beaucoup de villes importantes, ayant été la capitale égyptienne pendant plusieurs siècles, Alexandrie a connu de multiples batailles, sièges et invasions.


On peut citer sa création vers -330 avant JC par Alexandre le Grand, son annexion romaine en -47 avant JC qui mène à sa christianisation, puis la conquête arabe par les Perses au VIIème siècle au cours de laquelle la bibliothèque aurait été détruite, ou encore le débarquement français de Napoléon Bonaparte puis britannique de 1798 à 1801.


Mais parmi ces nombreux épisodes historiques, le plus pertinent reste le siège romain en -47 avant JC car il se déroule à une époque où l’heptastade est bien présent, et que les personnages historiques de cet évènement ont déjà été liés aux Gardiens du Secret.


Ainsi, une première hypothèse voudrait qu’ « il » s’agisse de Jules César, lors du siège d’Alexandrie en -47 avant JC.


Cette bataille a été déclenchée après l’assassinat du romain Pompée commandité par Ptolémée XIII.


Jules César attaque alors Alexandrie en faisant face aux troupes égyptiennes dirigées par Achilles (d’après la volonté du frère et de la sœur de Cléopâtre VII, Ptolémée XIII et Arsinoé). Il rejoint l’île de Pharos en empruntant l’heptastade puis est contraint de s’enfuir à la nage pour échapper aux Égyptiens.


C’est après une autre victoire, celle de la bataille du Nil, où Ptolémée XIII meurt noyé en tentant de rejoindre un navire et où Arsinoé est capturée puis exilée, que Jules César sera finalement victorieux.


C’est alors qu’il retourne à Alexandrie triomphant et que Cléopâtre VII et son frère Ptolémée XIV deviennent les derniers rois d’Égypte (avant que Cléopâtre VII n’empoisonne son frère pour régner seule).


« César, pour en profiter, entreprit d'emporter l'île de Pharos, où il fit débarquer ses troupes après le combat, et de se rendre maître de la digue qu'on appelait l'heptastade, qui la joignait au continent », Rollin, Hist. anc. Œuv. t. X, p. 325, dans POUGENS.


Néanmoins, on peut trouver quelques incohérences dans cette hypothèse.


Premièrement ce n’est pas Jules César lui-même qui « construisit » l’heptastade (même s’il a contribué à le remblayer pour faciliter l’avancée de ses troupes et bloquer les navires de ses adversaires) et puisqu’il existait déjà on ne peut pas véritablement dire qu’ « il ne pouvait pas y aller » (sur l’île), hormis si on considère les difficultés liées à la bataille navale qui se livrait alors.


Deuxièmement, comme dit précédemment, ce n’est pas en ce lieu précis qu’il a remporté la victoire ou « grande bataille », mais plutôt lors de la bataille du Nil, pour autant, les deux évènements étant séparés en deux phrases distinctes on peut imaginer que ce délai soit cohérent.


Il est tout de même sans doute utile de rappeler qu’Alexandrie est naturellement une ville d’intérêt pour nous notamment car « les archéologues restent indécis quant à la taille de la ville lors de sa fondation, ils l'estiment être d’au moins trente stades sur sept », mais surtout car s’y trouvait la grande bibliothèque d’Alexandrie renfermant de précieux savoirs (raison pour laquelle la ville était à l’époque hellénistique considérée comme un haut lieu intellectuel), ou encore une des sept merveilles du monde antique : le phare d’Alexandrie (lui aussi détruit, probablement lors d’un tsunami ou d’un séisme).


Nous vous laisserons donc juger de la justesse de cette hypothèse et apporter vos possibles compléments d’information en commentaire.


Seriez-vous intéressés par de nouveaux articles à propos des 6 autres lieux-énigmes donnés par Morgan ?






SOURCES

Albert Hesse. Arguments pour une nouvelle hypothèse de localisation de l'Heptastade d'Alexandrie. Alexandrina 1, Institut français d'archéologie orientale, p. 21-33, 1998, Études Alexandrines 1, 9782724702263. ⟨halshs-02881449⟩

A.Événements d'Égypte (1-33)

traduction française de la Collection Nisard: Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus: oeuvres complètes, Paris, 1865, 727 p.


Attaque de l'Heptastade (19)

[19] (1) César, ayant accordé le butin aux soldats, abandonna les maisons au pillage, fortifia le château bâti en face du pont le plus voisin du Phare, et y mit une garde: (2) les habitants du Phare l'avaient évacué. L'autre pont, mieux fortifié et plus rapproché de la ville était défendu par les Alexandrins. Mais le lendemain, César l'attaque de la même manière, comptant qu'une fois maître de ces deux postes, il pourrait interdire aux ennemis toute excursion maritime et empêcher leurs brigandages soudains. (3) Déjà, de dessus les vaisseaux, avec les machines et les flèches, il les avait chassés du pont et repoussés dans la ville; trois cohortes environ avaient été débarquées, le lieu étant trop étroit pour en contenir davantage: le reste de ses troupes était resté à bord. (4) César donna l'ordre de fortifier le pont du côté de l'ennemi et de combler avec des pierres l'arche par où passaient les vaisseaux. (5) Ce dernier ouvrage achevé, aucune chaloupe ne pouvait plus sortir. À l'égard du premier, à peine l'eut-on commencé, que toutes les troupes des Alexandrins s'élancèrent hors de la ville, et vinrent se placer dans un endroit spacieux, en face des retranchements du pont. En même temps ils firent approcher vers la digue les brûlots qu'ils avaient coutume de lancer par les ponts pour mettre le feu à nos vaisseaux de charge. (6) Nos soldats combattaient du haut du pont et de la digue; l'ennemi, de la place en face du pont, et des vaisseaux près de la digue.

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